d'abord par les travaux bien sur , la rue nationale est piétonne ( enfin ...façon de parler , elle est plutôt encombrée par les engins , barrières parpaings et autres joyeusetés dues aux travaux du tram )
ensuite elle est très silencieuse : la neige bien sur , tout est feutré mais aussi le fait qu'il n'y ait plus de voiture
emmitouflée dans mon bonnet mon écharpe et mes gros godillots je me suis imaginée que la ville devait un peu ressembler à ça dans les années 1930 ou même pendant la guerre
peu de gens , tous l'air frigorifiés , apeurés , il n'en fallait pas plus pour que j'imagine les allemands planqués rue colbert prêt à dégommer quiconque ressemblait à un résistant !
affolée à l'idée de me faire serrer par les boches avec mon ordre de mission de sabotage et mon gros jambon de contrebande dans ma musette je me mis à courir en direction de la gare pour prendre la micheline et rejoindre mes camarades vers bourgueil et informer les camarades de la ligne de démarcation que la voie était libre et qu'il fallait agir avant le nuit car des otages allaient être fusillés
n'écoutant que mon courage et bravant le danger je me ruais boulevard heurteloup , passait devant les galeries farfouillettes ( rien d'intéressant en solde )déjouait la vigilance de la sentinelle qui gardait la mairie ( devenu QG de l'armée allemande ) et me rabattit rue de bordeaux
hélas , des gardes armés jusqu'aux dents m'empêchaient d'entrer dans la gare ,je montais un point de garde dans la briocherie ( mmm) puis comme je ne pouvais pas en bouffer 10 non plus ( des brioches pas des boches ) je fus obligée de me réfugier chez H et M et fis l'emplette d'un MAGNIFIQUE petit pantalon fuchsia , je renoncais au chemisier à carreaux assorti ( too much )
putain je sais pas ce qu'ils m'ont fait fumer au salon de beauté mais c'était de la bonne !
Toi aussi tu prends des psychotropes alors ?
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